Rénovation et extension d’une maison ouvrière

Situé à côté de la Société des Eaux de Vittel, le quartier ouvrier a été construit dans les années 50. Une typologie de construction très particulière avec un toit 2 pans à forte pente et coyau s’est développé dans ce quartier ; 2 formats, des petites de 40 m2 au sol et des « grandes » de 60 m2 au sol. La maison était donc une « grande » maison ouvrière, beaucoup trop petite pour les futurs propriétaires. Dans un cadre verdoyant, une parcelle en L permet aisément une extension, en plein coeur de Vittel. Le site présentait tous les critères des clients, contrairement à la maison, elle-même, qui se trouvait être opposée complètement à tous leurs souhaits pour leur futur habitat. Ils souhaitaient une maison très ouverte (de type loft) avec beaucoup de lumière, des volumes généreux ouvrant sur la nature.

Suite à une visite avant acquisition du bien pour valider le potentiel de celui-ci par les futurs propriétaires, l’esquisse s’est imposée comme une évidence. Il était important de conserver la typologie similaire à toutes ses voisines et de venir accrocher une extension pour répondre aux besoins des clients, de doubler la surface existante avec des pièces de vie lumineuse et ouverte sur le jardin. Le travail en contraste s’est imposé, « emballer » d’une enveloppe thermique la maison existante – petit volume blanc / juxtaposer une extension monolithique grise dans le jardin.

Du 200ème au prototype éch. 1
L’objectif, dès l’acceptation de l’esquisse et du concept du monolithe par les clients, était de valider la vêture de cette extension en ossature bois. Le mode constructif de l’extension s’est vite imposé, sa vêture, quant à elle a demandé une étude plus poussée et une validation tant esthétique, constructive et économique par la réalisation d’un prototype échelle 1 avec l’entreprise Lys Construction Bois de Dompierre. Véritable travail en partenariat, avant d’aller plus loin dans les études du projet, nous souhaitions avoir les garanties de la faisabilité de celui-ci : techniquement dans son étanchéité à l’air et à l’eau, dans ce bardage trapézoïdale à claire voie en douglas se retournant de la toiture en mur (une continuité parfaite du bardage dissimulant l’égout et les descentes d’eau).

Un monolithe en bois local
La recherche sur la vêture a abouti à valoriser les resources locales et à privilégier le douglas vosgien. Fuseau filant du pied de façade au faîtage, la complexité de l’angle a été étudié et modélisé par le BET structure D-Bois. Le bardage en trapèze sur les parties courantes (toiture et façade Nord) se trouvent être totalement déformé sur les 2 façades biaises exposées Sud, non parallèle au faîtage. Comme la vêture, les aménagements extérieurs sont issus des ressources locales. Les terrasses et clôtures sont en douglas vosgien.

Les joies de la rénovation – Rebondir et profiter des aléas
Comme toute rénovation, nous avons rencontré des aléas dans cette petite maison ouvrière. Aléas, dont nous avons profité pour devenir des forces dans le projet. Les études ont commencé lors du compromis de vente. Elles correspondaient à la durée de la vente, période pendant laquelle aucun sondage destructif n’était possible. Au démarrage des travaux de démolition, nous avons eu « l’agréable » surprise de découvrir qu’il ne s’agissait pas d’une charpente traditionnelle (comme l’extérieur le laissait présager) mais de fermettes pré-industrialisées. Nous les avons évidemment conservées, mise valeur et nous avons jouées avec, en contraste avec le volume blanc de l’extension.